« Pour répondre de manière adaptée à une urgence nutritionnelle, pour faire face aux défis de l’accès à l’eau dans les régions du Sahel, c’est d’abord en Afrique qu’ils faut développer les compétences. » souligne Abdramane Diallo, le coordinateur de ces nouvelles formations. L’Afrique de l’Ouest, et notamment la région sahélienne, est une zone prioritaire pour la coopération internationale. L’insécurité alimentaire y touche plus de 11 millions de personnes. Les enfants sont particulièrement vulnérables, avec 5 millions d’entre eux qui subissent des risques de malnutrition aigüe. Au Mali ce sont 2 millions de personnes victimes de l’insalubrité de l’eau, de maladies hydriques et de l’absence de structures d’assainissement.

Former des compétences locales pour apporter des solutions durables aux populations

Pour répondre à ces urgences, du personnel qualifié est indispensable.En Afrique de l’Ouest, les études démontrent l’insuffisance des ressources humaines pour que les programmes puissent avoir un impact significatif sur les populations, avec par exemple seulement 250 diplômés en nutrition sur un besoin estimé de 700 pour toute la région. L’Institut Bioforce Afrique s’engage donc à former des professionnels et développer ainsi les compétences locales qui apporteront des solutions durables aux populations.

Développer les compétences est en effet le métier de l’Institut Bioforce depuis plus de 30 ans, en France et à l’international. Pour renforcer sa présence au plus près des besoins, l’Institut a créé l’Institut Bioforce Afrique en 2012 : cette association internationale de droit burkinabé met en œuvre des formations en direction du public ouest africain, principalement du personnel d’organisations internationales, d’associations nationales ou de structures de santé. Son siège est situé à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso)

En lien avec le ministère de la Santé du Mali, l’Unicef, l’Organisation Ouest Africaine de la Santé, Action contre la Faim et la Fondation Mérieux, ces deux nouvelles formations ont été développées à partir de l’approche pédagogique de l’Institut Bioforce : une approche basée sur la pratique (étude de cas, jeux de rôle, activités intra-muros, travail en atelier, …) et un accompagnement individualisé tourné vers l’emploi dans les secteurs de l’humanitaire et du développement, largement reconnus par les ONG et les Organisations internationales.

C’était la rentrée pour une trentaine de participants !

La trentaine de participants a entamé jeudi 4 septembre une formation présentielle de 3 mois dans les locaux du Centre d’Infectiologie Charles Mérieux à Bamako, complétée par une période d’apprentissage en situation professionnelle de 6 mois au sein d’ONG ou de services publics de santé pour mettre en pratique les compétences acquises.

Pour rendre ces formations accessibles à tous les profils, des parcours plus courts répartis sur plusieurs années sont disponibles. Ainsi sont ouverts au public la formation présentielle de 3 mois, ainsi que des modules de 5 à 27 jours sur des compétences telles que la coordination d’un projet nutrition avec les acteurs clés ou encore l’évaluation et la gestion de la ressource en eau.