« Je sais ce que c’est d’être une personne dans le besoin »
D’origine congolaise, née au Rwanda et en formation à Dakar, Alliance nourrit une noble ambition : mettre en pratique son expérience professionnelle et sa formation au profit des populations dans le besoin partout dans le monde. Après deux expériences professionnelles dans la finance à Goma en RDC auprès de CAAP-TUJITEGEMEE puis de Norwegian Refugee Council, elle intègre la formation de Responsable Ressources Humaines et Finances en 2020 au centre Bioforce Afrique. Elle nous explique son engagement pour l’humanitaire et sa décision de se former.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de t’engager dans l’humanitaire ?
J’ai moi-même été bénéficiaire de l’aide humanitaire, parce que j’ai été réfugiée. Je suis née au Rwanda et avec le génocide de 1994, je sais ce que c’est d’être une personne dans le besoin et ce que ça fait quand on est aidé. C’est ma première source d’engagement dans l’humanitaire.
Ce qui m’a encore plus motivée, c’est mon expérience de bénévole chez CAAP-TUJITEGEME, une association à but non lucratif à Goma dans la province du Nord-Kivu qui œuvre pour l’allègement de la pauvreté et l’extrême misère. Comme je viens d’un pays en guerre, la République Démocratique du Congo, je vois souvent et je vis dans un monde où il y a des populations dans le besoin en eau, en sécurité, en tout, et des humanitaires qui leur viennent en aide.
Après cette première expérience, j’ai eu encore plus envie d’évoluer dans l’action humanitaire, c’est ce qui m’a poussé à aller dans des ONG internationales présentes dans plusieurs pays qui vivent par moment les mêmes crises. Cela m’a permis de comprendre ce qui se passe ailleurs et comment les ONG interviennent pour aider les populations.
Qu’est-ce qui t’a poussé à te former ?
J’ai entendu parler de Bioforce quand je travaillais chez NRC. Dans mon pays, quand on travaille dans l’humanitaire, l’ambition est trop courte et l’action ponctuelle. Or moi je voudrais m’inscrire dans la continuité, aider aussi longtemps que possible les personnes dans le besoin.
Bioforce, pour moi, était une façon de confirmer ma personnalité d’humanitaire et de pouvoir évoluer au-delà de la RDC. Quand on est employé national, on se limite aux réalités de notre pays. J’ai côtoyé d’anciens étudiants de Bioforce, j’ai vu leur façon d’agir sur le terrain, cela m’a motivée à vouloir faire exactement comme eux.
Qu’attends-tu de Bioforce ?
On ne peut mieux assister les bénéficiaires que quand on comprend ce qu’ils vivent. Ce que j’attends de Bioforce est qu’il m’aide à bien agir sur le terrain en tant que Responsable Ressources Humaines et Finances et en tant qu’humanitaire. La formation répond à mes attentes parce qu’elle me met dans des situations où je comprends ce qu’est l’action humanitaire : comment réagir en cas d’urgence en toutes circonstances et comment interagir face aux différences culturelles que nous serons amenés à constater sur le terrain.
Dans quel pays te projettes-tu après ta formation ?
En tant qu’humanitaire on doit être prêt à intervenir dans tous les domaines et partout dans le monde, le plus important est de satisfaire les personnes dans le besoin. Vue la situation de crise que traverse mon pays, je me dis que je peux lui être utile, mais en même temps je me dis aussi que l’aide ne doit pas avoir de frontière. Avec ma petite expérience, mon vécu et la formation à Bioforce, j’aimerais bien pouvoir mettre tout cela en pratique, peu importe l’endroit où je vais aller.