« Je suis convaincu aujourd’hui que j’ai fait le meilleur choix »
Jeune engagé et déterminé à réussir dans son domaine, Salif s’est donné les moyens de devenir humanitaire. Après sa formation de Responsable de projets Eau, Hygiène et Assainissement (RPEHA) en 2019 au centre Bioforce Afrique à Dakar, il travaille avec Action contre la Faim (ACF) au Burkina Faso avant de rejoindre l’ONG Catholic Relief Services.
Comment s’est fait ma rencontre avec l’humanitaire ?
Après mes études en Génie Civil puis en Gestion de projets, j’ai fait mes premiers pas dans le monde professionnel en 2017 au ministère de l’Eau et de l’assainissement de mon pays, le Burkina Faso. J’y ai travaillé comme technicien supérieur de l’hydraulique et participé à la réalisation d’une étude sur l’hydrogéologie avec l’association Tétraktys. Par la suite j’ai eu l’occasion d’apporter un appui technique de courte durée à des ONG comme WaterAid et Welthungerhilfe au cours de l’année 2018. C’est peut-être là que se dessinait en moi les traits d’un futur humanitaire ?
Fin 2018, grâce au ministère, j’ai eu l’opportunité d’aller en France, précisément à Lyon, pour une formation de 4 mois en hydrogéologie. En ce moment j’ignorais l’existence de Bioforce, mais comme par coup de chance c’est à Lyon que j’ai eu cette envie de devenir un humanitaire grâce à un ancien Bioforce qui a suivi la formation RPEHA et qui rentrait de mission du Soudan avec Médecins Sans Frontière France. Son parcours m’a énormément inspiré et c’est de là que devenir humanitaire pour moi est devenu plus qu’une vocation !
Pourquoi j’ai choisi de m’engager ?
Au-delà du parcours inspirant des anciens Bioforce que j’ai rencontrés, ce qui m’a le plus convaincu que ce chemin était celui que je devais emprunter, c’est une chose : la situation des déplacés internes dans mon pays.
Depuis 2016 une partie de la population du Burkina Faso est confrontée à l’insécurité causant des milliers de déplacés internes qui fuient le terrorisme et se retrouvent concentrés dans certaines villes avec des difficultés pour se nourrir, de sérieux problème d’accès à l’eau potable et qui n’ont malheureusement plus de source de revenus. Quand bien même je ne vivais pas leur situation, je me suis dit que fuir son village, sa terre, pour un autre village dans son propre pays est une situation très dure à vivre. C’est ainsi que je me suis dit qu’il n’y a pas meilleure manière de jouer sa partition pour le soulagement des populations vulnérables que de s’engager dans l’humanitaire.
Mobilisé pour la réponse au Covid-19 dans l’Est du Burkina
La région de l’Est du Burkina fait partie des cinq régions déclarées en insécurité avec 18 329 déplacés internes et trois centres de santé fermés. Au 31 mars 2020, le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural dans cette zone était de 54,6% et celui de l‘assainissement familial de seulement 16,4%. Conséquence, plus de 80% de la population rurale est encore contrainte de déféquer en plein air, et plus de 30% n’a pas accès à l’eau potable.
Cette situation s’est encore accentuée avec la pandémie du Covid-19. Dans le cadre de ma mission avec Action contre la Faim (ACF), j’ai été mis à contribution pour la mise en œuvre du programme Eau, hygiène et assainissement d’urgence sur le projet Covid-19 soutenu par l’UNICEF. Avec les équipes d’ACF, nous avons mené des sensibilisations sur les mesures de prévention dans les lieux publics et réalisé des spots radios en langues locales. J’ai également participé à la dotation en kits à plusieurs structures de santé, dans les lieux publics et au profit des ménages vulnérables. Ma participation ne s’arrête pas là parce nous avons animé des séances de formation en prévention et contrôle des infections, ainsi qu’en promotion de l’hygiène au bénéfice des agents de santé, des bénévoles, des membres du comité de gestion des Centres de Santé et de Promotion Sociale, des Centres Médicaux et des districts sanitaires.
« Rendre service en toute humilité »
Après une première mission avec ACF et désormais avec Catholic Relief Services, je suis convaincu aujourd’hui que j’ai fait le meilleur choix. Le métier que j’exerce requiert beaucoup d’engagement, de motivation et de volonté et même de sacrifice, et dans le même temps c’est un métier passionnant. Ce qui est encore plus motivant, c’est pouvoir soulager la souffrance des populations, offrir un sourire à ces déplacés internes et surtout rendre service en toute humilité.
