« J’ai un plus à donner à ma nation. Il me manquait les outils en gestion de projet et cette formation va me permettre de développer ma structure pour les jeunes en Centrafrique ». Christie Anne est responsable de l’ONG YONH – NOUH – OUAKA qu’elle a fondé en 2005. Elle a fait partie en décembre des participants sélectionnés par Bioforce et Oxfam pour deux formations de cinq jours à Bangui. En République Centrafricaine (RCA), les associations sont nombreuses et couvrent de larges domaines comme l’insertion des jeunes sourds et muets, la protection des femmes et de l’enfance, ou le développement durable. Comme Christie Anne, ce sont 49 participants issus d’associations de la société civile qui ont pu bénéficier de ce programme.

Des formations co-construites avec des acteurs locaux

Délivrés à Bangui dans les locaux de l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE), les formations ont été produites par Bioforce avec des formateurs venus du Niger en collaboration avec du personnel de l’ACFPE et du LERSA (Université de Bangui). Ce sont les deux premiers modules d’un cycle en management qui en compte six. L’objectif général du projet est de renforcer la société civile centrafricaine pour contribuer au relèvement du pays en améliorant l’impact de l’action de ces organisations sur la population.

Un projet soutenu par l’Union Européenne

Le projet est financé par le Fonds fiduciaire de l’Union européenne pour la République Centrafricaine, appelé « Fonds Bêkou », créé suite à la crise de 2013 en RCA. Les troubles politiques et sécuritaires y avaient entraîné une grave crise humanitaire dont les répercussions sont aujourd’hui encore vives : selon un bulletin de l’OCHA publié en janvier, 63% de la population totale a toujours besoin d’assistance humanitaire et de protection. Dans ce contexte, le Fonds Bêkou doit permettre l’accès des populations aux services essentiels (eau et assainissement, alimentation, soins, etc.) et d’assurer, une fois la sécurité rétablie, la relance de l’activité économique, qui passe notamment par des actions de renforcement de capacités locales. Bioforce est présent depuis 2016 dans le pays à travers des actions de formation auprès des ONG internationales. L’organisation a lancé en 2018 un projet mené en consortium avec Oxfam, l’ACFPE et le LERSA. C’est dans le cadre de ce projet que s’ouvre ce volet de formation auprès des associations de la société civile centrafricaine dans tout le pays.

Soutenir le renforcement structurel de la société centrafricaine

Les modules proposés couvrent la gestion de projet de solidarité et la structuration associative, la gouvernance et le management des ressources humaines d’une association. Pour s’inscrire, chaque association a dû adhérer à la Maison des Services et verser sa cotisation annuelle. Cette Maison des Services ouvre l’accès au cycle de formation Bioforce et permettra bientôt à ses membres de solliciter d’autres formations à la carte, un accès à des salles de réunion, des ressources (de reprographie entre autres).

Chaque participant a été sélectionné : les organisations de la société civile adhérente ont déposé un dossier comprenant les profils de deux de leurs membres (salariés ou bénévoles). C’est Bioforce qui a procédé aux choix des participants en déterminant à chaque fois le meilleur profil pour le module de formation. À l’issue des cinq jours de formation, une journée complète de travail a été dédiée à l’élaboration d’un plan d’action individuel pour leur association. Cette session s’accompagne d’un suivi de trois mois par des coachs formés pour veiller à la mise en œuvre du plan d’action. D’un soutien individuel le projet vise également un renforcement structurel.

Mieux structurer les associations pour en assurer la pérennité

La satisfaction est élevée parmi les bénéficiaires et les formateurs qui ont constaté une véritable implication de la part de participants qui pour la plupart disposaient de connaissances empiriques sur ces sujets. Les modules de formation leur ont permis d’acquérir des façons de faire, des méthodes et des outils. À l’issue des deux sessions, beaucoup nous ont rapportés qu’ils ont été amenés à réfléchir en profondeur à la structuration de leur association et à envisager des réaménagements de l’organisation interne pour en assurer la pérennité et la bonne gouvernance.

 

 


Produit avec le soutien financier de l’Union européenne. Le contenu de la présente publication relève de la seule responsabilité de l’Institut Bioforce et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant l’avis de l’Union européenne.

Un projet géré par Bioforce en consortium avec Oxfam, en partenariat avec l’ACFPE et le LERSA, financé par le Fonds fiduciaire de l’Union européenne pour la République centrafricaine « Fonds Bêkou ».

RCA-Partenaires du projet