« Ça va nous aider à aller de l’avant »

explique Ruth dans un grand sourire. Cette banguissoise est trésorière générale du Conseil InterONG de Centrafrique, un regroupement d’associations membre de la Maison des services qui l’a désignée pour participer aux sessions de formations du « Parcours Réseau » organisées par Bioforce. En tout, ce sont 15 réseaux d’organisations de la société civile (OSC), membres de la Maison des services qui vont pouvoir bénéficier cet automne de ce parcours sur mesure pour les accompagner dans leurs efforts de structuration.

Les OSC membres de la Maison des services ont rapidement compris l’intérêt de se regrouper en réseaux. « C’est dans l’union des forces que nous évoluerons plutôt que si nous nous dispersons. C’est en puisant les uns chez les autres qu’on va s’améliorer » abonde Christian-Benoît, coordinateur de programme de la Plateforme de la société civile de la République Centrafricaine. Ces réseaux sont pour certains affinitaires et regroupent des OSC qui choisissent de s’entendre et travailler ensemble, tandis que d’autres mettent en commun le travail effectué sur des thématiques semblables. « Un réseau avec une thématique sur les droits de l’homme va par exemple faire du plaidoyer sur les questions d’accès à la justice ou la défense de l’accès aux droits en prison ; un autre réseau va mettre en commun ses compétences sur les droits des femmes et les questions de genre, détaille Eve Konan, Coordinatrice Renforcement de capacités Bioforce en RCA. Le « Parcours Réseau » vient renforcer les capacités de ces regroupements d’OSC pour qu’ils soient pleinement en mesure de mettre en œuvre leurs mandats et mener des actions de qualité pour leurs bénéficiaires ».

 

 

passer

Un dispositif inédit

Après plusieurs séances de réflexions groupées, de diagnostic des besoins et d’analyse des résultats, 15 participants désignés par leur réseau respectif sont accompagnés durant un mois par une facilitatrice, un formateur référent et trois expert·e·s thématiques. Le parcours de formation est divisé en deux modules pédagogiques. Le premier module, qui s’est déroulée fin octobre (et qui se poursuivra dans le courant du mois de novembre, comporte trois sessions de formation en gestion de projet, en gestion financière et en gestion d’équipe. Le second module, planifié en janvier 2021, comporte lui aussi 3 sessions, sur les thématiques de la gouvernance associative, le plaidoyer et la communication interne.  Suivront deux phases d’accompagnement des réseaux participants par des conseillers  pour les aider à mettre en œuvre les acquis des sessions de formation. Enfin, le parcours sera renforcé par un suivi post formatif – plusieurs mois après les formations- pour évaluer les changements réalisés dans chacune des structures, identifier les problèmes potentiels et chercher des solutions.

Présent en Centrafrique depuis deux ans, Bioforce agit notamment dans le cadre d’un projet d’autonomisation et de renforcement de capacités des organisations de société civile centrafricaine  (OSC) en consortium avec Oxfam et en partenariat avec l’ACFPE et le LERSA.

L’un des objectifs de ce projet, financé par le Fonds européen « Bêkou » est de contribuer à créer un environnement institutionnel capable d’encadrer et de soutenir la société civile centrafricaine. C’est dans ce cadre que Bioforce inscrit le Parcours Réseau et renforce les capacités des réseaux d’OSC.

La mise en œuvre du Parcours Réseau s’est adaptée aux contraintes liées à la crise COVID-19 : alors que les participants suivent ensemble dans une salle chacune des sessions ( tout en respectant une stricte distanciation sociale et des gestes barrières), leurs intervenants sont quant à eux présents à distance depuis la France, l’Espagne ou la Suisse. Leurs visages sont vidéoprojetés en direct via une connexion internet, tandis qu’une caméra et un micro, judicieusement placée dans la salle sonorisée permet aux formateurs de voir en retour leurs élèves. Le dispositif, adapté aux contraintes informatiques, est inédit mais n’entame en rien la motivation et l’enthousiasme des participants. « Je me sens à l’aise dans la formation, indique Ruth. Même si parfois la connexion ne fonctionne pas très bien, l’important c’est l’aide que nous allons apporter à notre réseau ainsi qu’aux membres des associations et des ONG. Après ce parcours, on va être à même de mener des projets dans tout le pays, grâce à nos points focaux répartis sur toute l’étendue du territoire ». Christian-Benoit acquiesce immédiatement : « On apprécie les interventions de Nordine et Camille [deux des formateurs, N.D.L.R.] car tout est bien coordonné, même si les formateurs sont à distance et que le réseau internet n’est pas toujours bon. Ils nous permettent de comprendre l’importance de ce que nous faisons ».

Pérenniser les acquis

L’enjeu reste bien la pérennisation des acquis obtenus tout au long de ce parcours. « On va pouvoir travailler ensemble avec les collègues du réseau, détaille Christian-Benoit. Nous n’avons pas encore de structure solide avec un véritable organigramme. Il y a ce risque du manque de stabilité des effectifs qui viennent et qui partent et qui font défaut. Ceux qui restent ce sont souvent des retraités, tandis que nous qui sommes jeunes, nous allons partir. Il faut pourtant des gens qui assureront la continuité et prépareront la relève. Heureusement, le Parcours Réseau comporte un module sur la gouvernance associative et la structuration de nos organisations. C’est une chance et cela va aider le réseau et tous les autres membres ».

 

 

Témoignages

RCA : RENFORCER LES CAPACITÉS LOCALES À ŒUVRER POUR LA RÉSILIENCE DES POPULATIONS ET LA RÉPONSE AUX CRISES

EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET

Produit avec le soutien financier de l’Union européenne.
Le contenu de la présente publication relève de la seule responsabilité de Bioforce et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant l’avis de l’Union européenne.

Un projet géré par Bioforce en consortium avec Oxfam, en partenariat avec l’ACFPE et le LERSA, financé par le Fonds fiduciaire de l’Union européenne pour la République centrafricaine « Fonds Bêkou ».