« Continuer à donner un sens à votre vie par votre engagement »

« Vous trouverez ici beaucoup de joies et d’épanouissement, et nous sommes heureux de vous accompagner sur ce chemin » : c’est par ces mots que Bernard Sinou, président de Bioforce, a ouvert la cérémonie de rentrée officielle.

Autour de cette nouvelle promotion, les principales institutions partenaires de Bioforce étaient représentées : la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui, par la voix de sa vice-présidente, Ségolène Guichard, les a exhortés à « continuer à donner un sens à votre vie par votre engagement. L’action humanitaire ne se nourrit pas seulement de bons sentiments. Elle a besoin de personnes formées » ; la Métropole de Lyon ; et la Ville de Vénissieux, qui leur a souhaité bienvenue sur ce territoire « qui, à l’image de votre formation, est populaire et solidaire », soulignant également le rôle de Bioforce et de ses étudiants mobilisés chaque année auprès d’associations locales.

« Bioforce est devenue une marque, une référence »

La communauté humanitaire était encore une fois largement représentée pour cette rentrée autour de la nouvelle promotion. Laurent Bacos, responsable des Financements publics et institutionnels de Médecins du Monde, a souligné l’excellence de leur future formation : « Bioforce allie la connaissance des standards, c’est-à-dire les codes, le langage, les méthodologies partagées dans ce milieu professionnel, à la connaissance du terrain, la pratique. Vous aurez le bagage qu’il faut, comme vous y développerez un réseau qui est un élément essentiel dans ce secteur. » Une opinion partagée par Christian Lombard, co-directeur de Triangle Génération Humanitaire : « Vous arrivez ici avec des compétences, vous allez en apprendre d’autres à exercer dans des contextes très dégradés. Et ça, c’est rassurant pour nous. »

Isabelle Polisset, responsable Relation Mouvement et Réseau au sein de la direction des Opérations Internationales de la Croix-Rouge française, a souligné qu’« au fil des ans, Bioforce est devenue une marque, une référence dans le secteur humanitaire, avec son orientation résolument pratique, son mélange de juniors et de personnes plus expérimentées, et le melting-pot de personnalités de toutes origines, qui favorise le travail en interculturalité. C’est ce que cherchent les ONG, des gens déployables immédiatement sur le terrain ».

« Ne rien négliger de ce qui est du champ du possible pour améliorer une situation »

« Il y a 30 ans, je finissais ma formation à Bioforce, le secteur humanitaire était peu connu, mais il y avait des noms qui nous faisaient rêver, de docteurs souvent qui refusaient la souffrance dont ils étaient témoins, et le Docteur Richardier était un de ces noms » a poursuivi Gilles Collard, directeur de Bioforce, en invitant Jean-Baptiste Richardier, fondateur de Handicap International et parrain de cette 39e promotion, à prendre la parole.

En écho, Jean-Baptiste Richardier lui a répondu que « si Bioforce avait existé au moment où je suis entré en humanitaire, comme on dit qu’on entre en religion, j’aurais postulé. J’avais ce désir de me sentir utile, j’avais cette soif de découverte, mais au-delà du geste balbutiant du jeune médecin que j’étais, la connaissance des enjeux, de l’environnement, des difficultés et des solutions m’aurait grandement rendu service. J’étais motivé, mais devant une page blanche. Ça sera différent pour vous ».

Il a ensuite partagé avec ses filleuls quelques conseils, fruits de plus de quatre décennies d’expérience : prendre le nécessaire temps de l’observation lorsqu’on arrive sur un terrain (« vous allez vous retrouver dans l’inconnu absolu, sans rien comprendre pendant un temps, il faut l’accepter et se mettre à disposition de cette étrangeté-là »), savoir laisser de côté son expertise technique pour « prendre deux pas de recul, dialoguer avec ses homologues nationaux ou avec les autorités locales » parce que tout ne se fait pas « comme dans le manuel, il y a toujours des aléas », résister à la tentation de l’innovation pour l’innovation et lui préférer « les solutions qui correspondent aux compétences disponibles, aux ressources présentes localement », accepter de se mettre en « danger d’incompétences » en se préparant à l’idée d’agir dans des domaines que l’on ne maîtrise pas, garder un esprit ouvert qui permet « en restant posé et réfléchi d’être en prise avec une situation imprévue et d’être force de proposition », savoir rester en colère pour « ne pas accepter l’inacceptable que vous allez rencontrer dans votre parcours ; ne pas nuire, mais ne rien négliger de ce qui est du champ du possible pour améliorer une situation ». Et par-dessus-tout, « soyez convaincus que la fraternité ne doit pas devenir obsolète et qu’elle ne peut être balayée par la technicité des métiers. Fondez votre parcours sur l’empathie et considérez Bioforce comme une école de discernement. »

La rentrée 2021 en images

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Rencontre avec Jean-Baptiste Richardier, parrain de la promotion 2021

Fondateur, puis directeur pendant de longues années de l’ONG Handicap International, Jean-Baptiste Richardier est le parrain de la nouvelle promotion d’étudiants Bioforce. Grande figure de l’humanitaire français, fin connaisseur du Bioforce des débuts auquel il a contribué aux côtés de Charles Mérieux, il est venu témoigner de quarante ans d’engagement humanitaire et a partagé quelques messages forts aux futurs humanitaires de la 39e promotion Bioforce ce lundi 27 septembre lors de la cérémonie de rentrée officielle. Interview.