Portrait d’alumni

Qui suis-je ?

Je m’appelle Hien Ma Niaguan France Edgard, de nationalité ivoirienne et diplômé Bioforce promotion 2023-2024 en Responsable Logistique de l’Action Humanitaire.
Avant d’atterrir dans le monde intense (et passionnant) de Bioforce, j’étais Chargé des Moyens Généraux dans une entreprise à Abidjan. Flotte automobile, sécurité des locaux, maintenance technique, coordination des prestataires et achats : j’étais déjà bien ancré dans la logistique… mais version urbaine, planifiée, connectée. Il me manquait le terrain, l’urgence, le sens de l’action humanitaire. J’ai donc fait un choix de cœur (et un peu de foi aussi) : celui de me former pour servir autrement.

Le meilleur souvenir ?

Sans hésiter : notre simulation terrain, une activité pas comme les autres. À force de prendre à la légère certaines consignes, bien que ce ne soit qu’une simulation, j’ai compris que la sécurité est une responsabilité partagée, et que chaque procédure a été écrite avec du vécu.
Ironiquement, c’est dans ces moments critiques qu’on se soude vraiment. Le retour d’application terrain, notamment les exercices RH, a été un moment de solidarité — et de fous rires libérateurs, entre stress, fatigue et réconfort collectif.

Une rencontre clé ?

Pour moi, entrer à Bioforce, c’était plus qu’intégrer une école. C’était une rencontre humaine.
J’ai eu la chance de côtoyer des apprenants venus de tous horizons, avec leurs histoires, leurs accents, leurs rêves. Et chaque échange était une richesse. Chaque pause, chaque débat, chaque fou rire en fin de journée… un moment d’apprentissage à part entière.

C’était un peu comme une famille éphémère, mais inoubliable. Je me souviens particulièrement de l’exercice des critiques positives. Ce jour-là, dans un silence respectueux, j’ai reçu des paroles vraies, profondes, pleines de bienveillance. Et j’ai compris quelque chose de précieux : même quand on doute de soi, on peut être une force discrète mais essentielle pour ceux qui nous entourent. Je ne peux que saluer l’équipe d’encadrement de Bioforce. Derrière les formations, il y avait surtout des visages, des cœurs engagés, des personnes qui nous ont poussés à donner le meilleur de nous-mêmes sans jamais cesser de croire en nous.

L’après-Bioforce ? Une vraie montagne russe. Soyons honnêtes : la période qui suit la formation, c’est un véritable test de patience, de foi… et de persévérance. Une fois les modules terminés, l’énergie de groupe retombée et les salles de classe derrière nous, on se retrouve face à soi-même, face au vide de l’attente. On envoie des candidatures. Beaucoup. Et souvent, il n’y a pas de réponse. Ou alors, c’est un « non » impersonnel, sans explication. À cela s’ajoute les doutes, les questions existentielles. Et ce manque de la « famille Bioforce », cette tribu unique qu’on formait ensemble, avec ses rires, ses coups de stress, et ses élans de solidarité.

Mais malgré les hauts et les bas, il ne faut pas lâcher. Jamais. Chaque refus doit être vu non pas comme un échec, mais comme une invitation à se renforcer :

  • Reprendre son CV, l’améliorer, le rendre plus lisible, plus parlant
  • Revisiter ses cours, ses notes, ses outils logistiques, sécuritaires, RH
  • Se préparer aux entretiens, simuler, reformuler, anticiper les questions difficiles
  • Chercher du feedback, même là où c’est inconfortable

Et puis, un jour… Une opportunité surgit. Pour moi, c’était avec Action Contre la Faim, à Téhini, dans le nord de la Côte d’Ivoire. Un contexte humanitaire réel, une zone classée niveau de sécurité 3. Là où chaque mouvement est validé, chaque sortie planifiée, chaque mission encadrée. C’est dans cet environnement exigeant, parfois tendu, souvent imprévisible, que j’ai plongé pour de bon dans la réalité de la logistique humanitaire — brute, urgente, sans filtre. Et je me suis senti à ma place.

Mon rôle à Téhini : une logistique du réel, une école de soi. À Téhini, au nord de la Côte d’Ivoire, j’ai occupé le poste de Logisticien TIC & Moyens Généraux pour Action Contre la Faim. Mais sur le terrain, les intitulés s’effacent vite… et la réalité prend le dessus. Car en mission humanitaire, surtout en zone classée niveau de sécurité 3, chaque jour est une improvisation contrôlée, un équilibre entre ce qu’on prévoit… et ce que la vie décide. Et dans ce quotidien imprévisible, j’ai vite compris une chose : le logisticien humanitaire, c’est un peu comme un médecin généraliste du terrain. Polyvalent, toujours sollicité, souvent seul face aux urgences. Et pourtant, essentiel à la santé globale de la mission.

Aujourd’hui, je poursuis mon parcours en tant que stagiaire en logistique et achats à l’OIM, l’Organisation Internationale pour les Migrations. Une nouvelle étape, dans un environnement plus institutionnel, plus structuré, où la rigueur des normes et des procédures ouvre la voie à une logistique stratégique et à une vision globale de l’action humanitaire. C’est une dynamique différente de celle du terrain… mais profondément complémentaire. Merci à toute l’équipe Bioforce pour cette formation qui a largement dépassé mes attentes. Vous ne m’avez pas seulement transmis des outils ou des procédures.

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