Quel souvenir gardes-tu de ta formation humanitaire Bioforce ? 

Christophe GUEDON, diplômé Bioforce J’y ai reçu un enseignement riche. Ça a été une année de formation formidable, grâce aux nombreux échanges, aux exercices pratiques, aux cours de géopolitique, d’interculturalité et de langues étrangères, tout ça appliqué dans un contexte d’intervention humanitaire. C’était super ! Pour moi, c’est un peu le passeport pour entrer dans une ONG : quand on “fait Bioforce”, on est prêt au départ en mission sur une zone à risque.

As-tu une anecdote à nous raconter sur cette année d’études ?  

Il y en a plein, mais à l’époque le stage en Ardèche était particulièrement marquant. On était dans une sorte de grande maison avec toute la promotion. L’idée était de vivre ensemble, tout simplement, pour se préparer à le faire dans un contexte d’urgence. C’était une superbe expérience.

“Bioforce, une école avec laquelle on a envie de garder des liens”

À ta sortie de Bioforce, tu as travaillé pour plusieurs ONG, parle-nous de tes expériences.  

Ma première mission était à Kandahar, en Afghanistan sous les talibans, avec Handicap International. Je gérais un beau projet d’appareillage pour les personnes handicapées victimes des mines anti-personnelles, on posait des prothèses, distribuait des chaises roulantes, tous les appareillages possibles pour que les gens continuent à rester debout et à vivre dignement.

Après quelques années d’expériences avec Handicap International j’ai ouvert une mission au Libéria. On est parti de zéro avec le chef de mission, il fallait tout mettre en place. En arrivant en capitale à Monrovia, on a été hébergé par Médecins du Monde. Le pays sortait de 10 ans de guerre après Charles Taylor, on était alors dans une phase de reconstruction. Sur place on s’est appuyé sur une association s’occupant de personnes handicapées. Ensemble on a trouvé les bureaux puis construit un atelier orthopédique. On a lié des contacts avec les ministères et mis en place le centre pour pouvoir appareiller les personnes. Pour moi, c’était une super année en termes de challenge.

Dans l’idée de revenir en Europe pour ne pas être trop déconnecté de la réalité, j’ai travaillé au siège de Médecins Sans Frontières Luxembourg. En appui au terrain sur des projets contre le Sida en Afrique, dans le domaine de l’administration et des finances, mon rôle consistait à suivre les projets, leurs budgétisations et leurs financements. J’ai ensuite décidé de rester en France au sein de Solthis pendant 4 ans en tant que directeur administratif et financier, sur des projets contre le Sida en Afrique. Solthis proposait une nouvelle démarche, une nouvelle façon d’intervenir, davantage dans le transfert de connaissances et de compétences, c’est-à-dire en appui-accompagnement pour que les personnels locaux gèrent leurs problématiques directement sur le terrain et aussi pour qu’ils puissent avoir accès directement aux financements des institutions internationales. J’ai beaucoup aimé cette philosophie d’intervention.

J’ai ensuite eu une proposition de poste en Guadeloupe avec la Croix-Rouge française et ça ne se refuse pas ! Pendant trois années j’ai coordonné le niveau administratif et financier de la PIRAC (Plate-forme d’Intervention Régionale en Amériques et aux Caraïbes). Notre objectif était surtout d’intervenir en urgence en tant que premiers secours après un séisme ou un cyclone, comme à Haïti ou à Sainte-Lucie. En dehors de ces périodes-là nous formions un maximum de gens à bien connaître les secours nécessaires lors des catastrophes. Après trois ans dans les Caraïbes, je suis revenu en France où on m’a proposé un poste de coordinateur de projet, toujours dans la partie financière, au siège de la Croix-Rouge. J’ai été ravi de mes années sur le terrain mais il me fallait concilier mon métier et ma vie de famille. Qui sait, peut-être qu’un jour je repartirai.

“Quand on se lance dans l’humanitaire, c’est pour aller vers les autres et leur apporter quelque chose, mais en fait, ce sont eux qui vous apportent tellement en échange.” 

Quel est ton souvenir de mission humanitaire le plus marquant ?  

L’Afghanistan a été pour moi quelque chose d’assez énorme, c’était une année passée à gérer beaucoup de problèmes en équipe. C’est vrai que c’était psychologiquement très dur, surtout les premiers mois, mais il fallait aider les blessés de guerre. Je me souviendrais toujours qu’à Bioforce on nous disait « Tenez les 3 premiers mois : ça ne va pas être facile, mais tenez ! », parce que c’est le temps de connaitre le contexte, de s’intégrer dans une nouvelle culture. Dans des situations très extrêmes comme celles-ci on est intensément soudé et on tisse des liens indélébiles.

Je me souviens par exemple de cette personne handicapée en chaise roulante qui était si contente de nous voir arriver. Le chauffeur m’a dit « il est venu vous remercier parce que vous lui avez donné une chaise roulante » et à ce moment-là on comprend pourquoi on fait tout ça, ça fait chaud au cœur. Quand on se lance dans l’humanitaire, c’est pour aller vers les autres et leur apporter quelque chose, mais en fait, ce sont eux qui vous apportent tellement en échange.

Pourquoi as-tu adhéré à l’association Bioforce ?  

Je souhaitais être membre de l’association car Bioforce est une école que j’apprécie, avec laquelle j’ai envie de garder des liens et qui m’a vraiment aidé à partir sur le terrain. Elle a été essentielle pour pouvoir réaliser mon rêve. J’aimerais également voir comment Bioforce va continuer à s’engager, c’est toujours intéressant d’être à l’écoute de ce qui se passe, d’entendre ce qui peut être fait en termes d’actions et de formations dans le domaine. Je pense pouvoir lui apporter mon expérience, et ma vision sur les projets ou sur les formations.

“Ma formation humanitaire m’a permis de réaliser mon rêve.” 

Comme Christophe, soutenez Bioforce !

Adhérez à l’association, versez votre taxe d’apprentissage ou faites un don. Découvrez toutes les manières de soutenir Bioforce