En 4 ans, 83 personnes formées en Eau, hygiène et assainissement

En 2017, Bioforce ouvrait son centre régional de formation à Dakar au Sénégal pour rendre disponible une offre de formations humanitaires en Afrique. Parmi elles, la formation de Responsable de Projets en Eau, Hygiène et Assainissement, créée et animée avec les organisations phares de ce secteur d’intervention. En 4 ans, 83 personnes ont été formées : verre à moitié vide ou à moitié plein ?

L’engagement et les compétences locales sont là !

Jeune technicien en hydraulique, Salif apporte ponctuellement son appui à des ONG : « ce qui m’a le plus convaincu que ce chemin était celui que je devais emprunter, c’est une chose : la situation des déplacés internes dans mon pays. Depuis 2016 une partie de la population du Burkina Faso fuit le terrorisme et se retrouve concentrée dans certaines villes avec des difficultés pour se nourrir, de sérieux problème d’accès à l’eau potable […]. » En 2019, il se donne les moyens d’intégrer la formation à Dakar. Depuis, Salif est devenu un « humanitaire », engagé avec Action contre la Faim, puis Catholic Relief Services, dans son pays le Burkina Faso.

Ivoirien, Adama est impliqué de longue date dans la promotion de l’hygiène, comme volontaire Croix-Rouge dans son quartier d’Abidjan, puis dans un camp de déplacés. Deux ans après, il est assistant programme EHA au bureau régional de la FICR, puis adjoint coordinateur EHA de la Croix-Rouge de Côte d’Ivoire. Après sa formation à Bioforce, il est promu Coordinateur EHA et poursuit son engagement avec UK-MED au Tchad, et Médecins Sans Frontières Espagne au Burkina Faso.

Salif et Adama, deux profils intéressants pour le secteur humanitaire, que le centre Bioforce Afrique a su capter et valoriser. Il a permis à Salif d’intégrer le secteur humanitaire sur la base de son engagement personnel et de ses expériences. Adama y a trouvé une étape importante dans la gestion de son parcours professionnel, avec l’acquisition de compétences pour de nouvelles responsabilités.

Ces deux profils sont nécessaires pour répondre aux besoins de recrutement des nombreuses organisations internationales et nationales développant leurs programmes d’intervention en Eau, Hygiène et Assainissement en Afrique de l’Ouest et Centrale. 81 autres étudiants de cette région (Tchad, Burkina Faso, République du Congo, RDC, Mali et Niger en premier lieu) ont pu se saisir de cet outil à leur disposition pour donner une nouvelle dimension à leur engagement. A leur sortie du centre, ils viennent grossir les rangs de ceux qui contribueront à résoudre les enjeux humanitaires de demain.

Investir dans la formation pour être à la hauteur des besoins humanitaires

On le sait, les défis liés à l’eau sont gigantesques au Sahel, et plus largement en Afrique de l’Ouest. La disponibilité et le niveau de préparation d’hommes et de femmes capables de relever ces défis devraient être proportionnels aux nouveaux enjeux (réponse aux épidémies, impact du changement climatique…). Seulement 83 personnes formées en 4 ans : nous sommes loin de ce niveau attendu. Avec un centre opérationnel et une formation reconnue, rien n’empêche de multiplier par 4 ou 5 le nombre de nos étudiants. Rien ? Pas si sûr ! La formation a un coût et, devant les enjeux, la question est : qui doit payer ? Créer des dispositifs de formation est une étape, les rendre accessibles est un impératif. Convaincus de l’intérêt de la formation pour développer sa capacité d’intervention dans le champ de la protection de l’enfance en situation d’urgence, UNICEF a aidé à la création d’une formation dédiée, aujourd’hui inscrite à l’offre de formation Bioforce. UNICEF ne s’est pas arrêté là : chaque année, par le biais de bourses, il permet à ses interlocuteurs d’institutions ou d’organisations nationales de venir se former. La capacité d’intervention d’UNICEF et de ses partenaires croit ainsi d’année en année.

Pourquoi ne pas multiplier les bonnes pratiques d’un secteur d’intervention à l’autre ? A ce jour, aucun autre bailleur ou opérateur humanitaire ne contribue au Centre Bioforce Afrique. Ainsi, de fait, l’initiative, le coût et la responsabilité de se former reposent uniquement sur des engagements individuels.

Investir aujourd’hui dans la formation de ressources humaines locales multiplie les chances pour les organisations internationales et nationales d’être à la hauteur de la réponse aux besoins immédiats. A terme, cet investissement contribuera certainement à ce que ces ressources humaines locales influent de manière positive sur les politiques nationales visant l’amélioration de l’accès à l’eau.

Baromètre de l’eau 2022

Découvrez la 8e édition du Baromètre de l’eau de SOLIDARITES INTERNATIONAL. « La sécurité de l’eau. Enjeux, défis et solutions. »