Entretien avec Souleymane Dia

Au ministère de la santé et de l’action sociale du Sénégal, Souleymane DIA travaille à la mise en place de plans stratégiques en préparation ou en réponse aux questions de la protection de l’enfance dans le pays. Celui qui est aujourd’hui à la tête de la division de l’enfance déshéritée au ministère, est aussi diplômé de la toute première promotion à la formation « Responsable de projets protection de l’enfance en situation d’urgence » du centre Bioforce Afrique.

Alors qu’il travaillait déjà dans le secteur de la protection, Souleymane a bénéficié d’une bourse de formation du bureau régional de l’UNICEF pour renforcer ses compétences. 3 ans après sa formation, son engagement n’a pas faibli et il reste très attaché à Bioforce. Il nous livre son témoignage sur sa période d’apprentissage et son travail d’humanitaire aujourd’hui.

Quels liens gardez-vous aujourd’hui avec le secteur humanitaire ?

Mon parcours professionnel est aujourd’hui encore le témoignage de mon engagement. J’ai coordonné la commission prévention et situation d’urgence de la stratégie nationale de protection de l’enfant du Sénégal en partenariat avec l’UNICEF. Même si le Sénégal n’est pas un pays en situation d’urgence, nous devons tout de même nous préparer, parce que le pays partage beaucoup de frontières avec un certain nombre de pays instables. Nous avons démarré la mise en place d’un « roster » national [un pool de compétences, ndlr] et l’élaboration d’un plan de contingence avec l’équipe de la protection qui accorde une attention particulière aux actions de préparation mais aussi de prévention et de prise en charge des enfants.

Comment traduisez-vous les apports de votre formation Bioforce dans vos missions au Ministère ?

Aujourd’hui le monde fait face à une pandémie, la Covid-19, et la formation Responsable de projets protection de l’enfance en situation d’urgence m’a permis, à travers les standards minimums de la protection de l’enfance, de mieux planifier nos interventions tant au niveau communautaire que national et assurer un meilleur accompagnement des proches des personnes atteintes de Covid19, notamment les enfants. En dehors de la pandémie de Covid-19, il y a d’autres situations de crise qui se présentent au Sénégal, comme les inondations. A ce niveau, les connaissances que j’ai acquises durant ma formation m’ont permis d’élaborer le plan de formation et conduit le renforcement des capacités des Comités Départementaux de Protection de l’Enfant dans les départements à risque. En outre, j’ai pu apporter mon soutien aux équipes locales en charge de l’appui psychosocial des enfants sinistrés avec l’organisation des espaces « Amis des enfants ».

Ma formation a beaucoup contribué à l’amélioration de mes pratiques parce que désormais j’ai la capacité de pouvoir intervenir avec beaucoup de qualité et d’éthique. Les connaissances que j’ai acquises, m’ont permis d’aller sur le terrain pour accompagner les acteurs humanitaires et surtout bien les préparer à prendre en charge les enfants en situation d’urgence. J’ai par ailleurs contribué à mettre en place un plan de contingence et renforcer les capacités des acteurs aussi bien communautaires et institutionnels que ceux de la société civile. Tout cela fait qu’aujourd’hui, les autorités qui ont placé leur confiance en moi, apprécient davantage notre travail grâce aux résultats que nous obtenons sur le terrain au niveau national mais aussi sur le plan international.

Que représente Bioforce pour vous en Afrique ?

Le fait d’avoir un centre Bioforce en Afrique, précisément à Dakar, c’est une opportunité pour nous sénégalais, mais aussi pour tous les africains de pouvoir se former chez nous, de pouvoir utiliser les ressources humaines qui existent ici et de mettre en valeur les expériences et les connaissances au niveau local. L’Afrique a besoin d’être accompagnée au niveau régional en utilisant l’expertise des africains. L’équipe pédagogique du centre Bioforce Afrique est une équipe de qualité et nous continuons de bénéficier de leur appui, même après la formation grâce aux échanges que nous avons et les bonnes relations que nous entretenons.

Travaillez auprès des enfants

Comme Souleymane suivez la formation Responsable de projets protection de l’enfance en situation d’urgence à Dakar de septembre à décembre puis partez 6 mois en mission humanitaire