Sefora Kodjo, une « passionnée de l’engagement communautaire, mais aussi de l’humanitaire »

Sefora Kodjo préside le conseil d’administration de la Fondation SEPHIS qui travaille depuis quatorze ans sur les questions liées à l’autonomisation économique des femmes.

« Nous travaillons aussi sur les questions liées à l’inclusion financière et à l’accès au marché. Je suis moi même une ancienne de l’administration publique. J’ai travaillé au ministère de la Jeunesse, au cabinet aussi travaillé en tant que directrice du bureau du porte parole du gouvernement. J’ai plusieurs casquettes, je suis aussi une femme médiatrice de paix, accrédité par l’Union africaine.Je suis une ancienne des programmes de la Fondation Obama. Je suis une championne des Nations Unies et je fais partie du board de l’YPAT Young People’s Action Team où nous réfléchissons sur toutes les stratégies des agences onusiennes quand il s’agit d’adresser les questions liées à la jeunesse.

Je suis très engagée dans la société civile, aussi fortement intéressée par les questions du secteur privé, de l’inclusion financière. Je suis passionnée de l’engagement communautaire, mais aussi de l’humanitaire ».

« Bioforce ce sont des valeurs d’excellence, de rigueur, de travail et la culture de la formation »

« Pour moi, c’est un véritable honneur que d’être marraine. J’ai vu tout à l’heure passer une affiche avec “Promotion Sefora Kadjo” et je me disais que c’est très prestigieux.

Quand je regarde les anciens parrains, c’est avec beaucoup d’humilité que j’ai accepté ce rôle, mais aussi parce qu’il correspond aux valeurs que je partage personnellement avec l’institut Bioforce, à savoir l’excellence, la rigueur, le travail, la culture de la formation. En tant que marraine, je me vois dans une position en réalité d’ambassadrice
pour porter ces valeurs là, mais aussi pour être représentatif et envoyer un message positif.

Quant à la représentativité, par exemple, des femmes au sein des programmes de Bioforce. Et je pense que ça fait partie de la vision de l’institution de renforcer cette participation
qui est chaque année croissante. Mais avoir un visage féminin, avoir un visage africain
aujourd’hui, c’est un message fort et je le prends vraiment comme un honneur et je mettrai tout à contribution pour être à la hauteur de cette nouvelle mission ».

Que vous inspire la volonté d’engagement de ces futurs humanitaires ?

« Je pense qu’aujourd’hui, sur les questions humanitaires en Afrique, il y a non seulement plusieurs urgences, mais il y a aussi plusieurs opportunités.

Il y a l’urgence parce que nous voyons que beaucoup de pays africains, finalement, ont besoin d’aide, ont besoin de cette solution humanitaire. Donc il y a de l’urgence. Mais il y a aussi des opportunités et une opportunité d’insertion professionnelle.

Et mon sentiment quand je vois que toutes ces personnes qui se forment finalement sur le continent sur les questions humanitaires sont intéressées, d’avoir un poste en Afrique,
je me dis que c’est tout opportun pour le continent parce qu’on regarde notre compétence localement, mais aussi parce qu’il y a des besoins et il y a des opportunités d’insertion
par les personnes qui sont formées ».

À quels enjeux vont-ils devoir se préparer ?

« Le métier de l’humanitaire, en réalité, demande beaucoup de passion, beaucoup d’engagement,
mais aussi beaucoup de soft skills comme on dit, beaucoup de compétences techniques et une mentalité qui permet de s’adapter sur le terrain. A mon avis, les défis sont nombreux
quand on se lance dans l’humanitaire. Mais dans tous les secteurs d’activité, il y a des défis.

L’adaptabilité aujourd’hui pour moi, est le point fort parce qu’on va rencontrer des écosystèmes qu’on ne connaît pas forcément. Et c’est pour ça que la formation,
finalement, est la clé. Parce que quand on est préparé psychologiquement, quand on est préparé, techniquement, quand on est outillé, on arrive facilement à s’intégrer,
à s’adapter, à comprendre, mais aussi à être efficace. En termes de défis, je parlerai aussi de la résilience, cette capacité à aller au delà vraiment de tout ce que nous voyons sur le terrain.

Parce que dans le monde de l’humanitaire, on voit des choses qui ne sont pas toujours positives. Aller au delà de ces émotions et apporter une réponse finalement qui est positive, avoir un impact qui est significatif pour la communauté. Je suis persuadé que les métiers de l’humanitaire font partie des plus beaux métiers au monde parce que c’est le métier pour l autre et le métier pour le plus grand nombre. C’est le métier pour la communauté. Il faut beaucoup de générosité pour travailler dans l’humanitaire, mais pas que : il faut aussi de la technique ».

Quel message souhaitez-vous faire passer ?

« À tous les futurs professionnels des métiers de l’humanitaire, j’aimerais vous souhaiter bon vent. J’aimerais déjà vous féliciter d’avoir choisi cette voie. La voie du partage, la voix de la communauté. Je vous dis félicitations aussi parce que ça va être une période d’apprentissage et il va falloir pour vous -je le disais tantôt- vous outiller.

Il va falloir identifier des bonnes personnes autour de votre communauté. Comment je fais mon réseau, comment j’avance, etc. Il va falloir garder à l’esprit l’ambition, ce qui vous a poussé réellement à vous engager dans ces métiers là. Moi, je découvre encore les différents métiers de l’humanitaire. C’est tellement passionnant parce qu’en réalité, on peut être à la fois sur le terrain, mais on peut aussi être dans un bureau et faire de l’humanitaire.
Félicitations pour votre choix et bon vent pour la suite ».

Sefora Kodjo en bref

Diplômée de Harvard en gestion stratégique des projets et d’un Master en Études de Développement, et après des fonctions en cabinets ministériels en Côte d’Ivoire, Sefora Kodjo se consacre pleinement à la Fondation SEPHIS, devenu un acteur stratégique dans la croissance des entreprises dirigées par des femmes en Afrique subsaharienne et au-delà. En apportant soutien critique, formation et assistance active, la Fondation a contribué à la croissance de plus de 340 entreprises, les rendant plus structurées, plus visibles et leur ouvrant l’accès à de nouveaux marchés et à des opportunités de financement, afin de les positionner stratégiquement au sein du secteur privé.

En l’espace de cinq ans, elle a mobilisé plus de 3 000 000 d’euros de lignes de crédit pour faciliter l’accès au financement bancaire des femmes vivant en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Elle a également contribué à la création de 542 nouveaux emplois. Grâce à ses actions au sein de sa Fondation SEPHIS et de son entreprise SEPHIS Group, elle génère une création de valeur économique significative en Côte d’Ivoire et dans la zone UEMOA en faveur de l’inclusion et de l’autonomisation des femmes.

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