Les mots de James Orbinski m’ont touché, ils me touchent encore et je crois qu’ils me toucheront toujours.

J’aime à penser que ma carrière dans la solidarité internationale a commencé lorsque j’avais treize ans ! La raison pour laquelle je crois cela est qu’en grandissant, ma mère nous obligeait, mes sœurs et moi, à faire du bénévolat dans notre communauté. Lorsque je rentrais de l’internat en été, je passais les vacances à faire du bénévolat dans des organisations locales, notamment une école pour les sourds, un hospice pour les personnes atteintes du sida et un foyer pour enfants. En grandissant, en allant à l’université et en commençant à travailler, j’ai continué à faire du bénévolat. Le bénévolat est devenu une partie de ma vie quotidienne et j’ai fini par en faire ma profession. J’ai réalisé des missions pour des organisations humanitaires comme FIDA, Save the Children, Care International, UNFPA, à la fois dans mon pays l’Ouganda, et à l’étranger – et avec des fonctions allant de la communication et du plaidoyer à l’aide juridique et aux droits de l’Homme, en passant par le soutien de projets et enfin la logistique. Mais depuis longtemps j’ai une passion pour Médecins Sans Frontières.

Ça a débuté lorsque j’ai regardé pour la première fois James Orbinski, son président, recevoir le prix Nobel au nom de Médecins Sans Frontières en 1999. Son discours a vraiment déclenché ma passion pour m’engager à leurs côtés. Dans son discours d’acceptation, il a dit : « Nous ne sommes pas sûrs que les mots peuvent toujours sauver des vies, mais nous savons que le silence peut certainement tuer ». Ces mots m’ont touchée, ils me touchent encore et je crois qu’ils me toucheront toujours.

Mon objectif, c’était donc de rejoindre MSF, de partir en mission avec eux. Mais avant, il me semblait que j’avais besoin d’une formation et je voulais un programme spécialement conçu pour les professionnels de l’humanitaire, enseigné par des praticiens expérimentés et reconnu par les organisations de ce secteur. La formation de responsable logistique de Bioforce m’a paru être le seul moyen d’acquérir la compréhension théorique et pratique de la logistique humanitaire dont j’avais besoin.

J’avais encore beaucoup à apprendre

Après la formation, mon expérience m’avait appris que trouver une mission n’allait pas être facile – en particulier pour une femme noire, africaine, dans la logistique. Et en effet, ces obstacles n’avaient ni disparu ni beaucoup évolué – mais la différence cette fois-ci c’est que j’avais un bagage solide en plus avec la formation de Responsable Logistique.

J’ai finalement obtenu un poste national de responsable des transports et des douanes au sein de l’unité d’approvisionnement à Kampala de… Médecins Sans Frontières ! A partir de là, mon plan était simple : faire mes preuves au sein de l’organisation et évoluer vers un poste de responsable logistique. Et c’est ce qui s’est passé, car un an après, j’intégrais le pool des expatriés. Et on me proposait un poste au Sud Soudan de responsable logistique. J’étais aux anges et je sentais que c’était le début de ce qui serait l’un des chapitres les plus satisfaisants de ma vie. Toutes les années et tous les efforts que j’avais consentis pour atteindre cet objectif portaient enfin leurs fruits. J’étais enthousiaste à l’idée d’accepter ce poste, car c’était le travail de mes rêves : mettre à profit l’ensemble de mes connaissances et de mes compétences en matière de logistique dans le cadre d’une mission sur le terrain. Je n’étais pas simplement à la recherche d’un nouveau défi, je voulais avoir le plus d’impact possible dans le travail que je faisais, et le Sud-Soudan était l’endroit idéal pour commencer. Si ma formation à Bioforce démontrait que j’avais les connaissances et les compétences techniques pour assurer les activités logistiques de MSF, je savais aussi que j’avais encore beaucoup à apprendre avec mes bottes sur le terrain. Il y aurait de nombreux défis : m’adapter au nouveau flux de travail, gérer un éventail de tâches plus important, prendre en compte la sécurité dans cette zone de conflit…

Mais ma plus grande préoccupation, dans cet endroit si éloigné, allait être la rapidité avec laquelle l’aide arriverait auprès des personnes qui en avaient besoin. Je savais que tous mes espoirs et mes inquiétudes, mes forces et mes faiblesses m’accompagneraient, mais j’étais persuadée qu’une fois la poussière initiale retombée, je m’épanouirais. Je me sentais prête à me lancer dans ma mission.

 


* Le prénom a été modifié.

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