Cet article a été publié dans la lettre d’information « UNHCR West & Central Africa Education Newsletter » n°26 de février 2021. Interview réalisée par Gosia Courtay, UNHCR Représentation Multi-pays au Sénégal

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Qu’est-ce que Bioforce  ?

Bioforce existe depuis plus de 35 ans dans son intégralité avec son origine à Lyon en France. Il y a une dizaine années, il s’est aussi implanté au Burkina, et en 2017, de fil en aiguille, également dans la ville de Dakar. Bioforce est une association d’intérêt général, non pas un organisme privé. Nos formations sont payantes juste pour faire fonctionner le centre, payer les intervenants et le coût des formations. Le Centre Afrique à Dakar bénéficie d’un certain nombre de subventions pour les formations, par exemple de la Région Auvergne Rhône-Alpes, de la Fondation Mérieux, de la Métropole de Lyon, ce qui nous permet d’avoir des couts de formations moins élèves pour le public qui vient ici.

Quel est le champ d’application du Centre à Dakar  ?

La demande de formation au Sénégal est liée principalement aux crises qui sont importantes dans la zone ouest africaine et centrafricaine. L’existence du Centre à Dakar s’inscrit entièrement dans l’agenda de la Conférence d’Istanbul centrée sur l’emploi des humanitaires au niveau local. Dans ce contexte, le Centre à Dakar travaille essentiellement avec du public africain. Actuellement nous avons une dizaine de nationalités parmi plus de cent étudiants avec la moyenne d’âge de 33 ans. Nous offrons des parcours profils initiaux et des parcours profils expérimentés. Nos formations métiers sont certifiantes. A la suite des parcours profils initiaux et des parcours profils expérimentés, il y a une période de mise en application des compétences au sein des organisations, par exemple à l’ONU et dans les ONG. Cela permet de valider leurs acquis au travers de leur travail et revenir avec un rapport qui est présenté a un jury.

Quelle est l’origine de l’initiative ouvrant les portes de Bioforce aux réfugiés  ?

L’initiative d’intégrer les réfugiés dans nos formations est une nouvelle réflexion que nous avons mené avec notre siège. Il s’agit d’un projet pilote qui a été rendu possible grâce au soutien financier de la Coopération monégasque. Ce soutien nous permet l’octroi des bourses destinées aux femmes. Cette année Bioforce mène une réflexion sur son plan stratégique pour les années 2021-2023 où il paraissait très important de réfléchir sur le groupe cible de réfugiés. Ces personnes peuvent être de très bons acteurs humanitaires. Ils sont par exemple déjà impliqués dans la réponse humanitaire avec le HCR dans des camps, comme le HCR travaille de plus en plus en impliquant ses bénéficiaires. Nous pouvons également viser des réfugiés urbains. Ce que je trouve très intéressant, c’est d’avoir les réfugiés au Centre pour faciliter leur intégration dans un public qui nous fréquente normalement.

Quel est le résultat de ce premier projet pilote ?

Dans le cadre de ce premier projet pilote, nous avons pu identifier quatre candidates réfugiées qui font que des parcours modulaires pour l’instant, non pas l’intégralité du parcours. Sachant que les modules auxquels elles ont pu participer ont un niveau d’exigence élevé a l’entrée de formation, nous avons constaté que les niveaux des femmes réfugiés ne leur permettait pas de suivre ce type de parcours dans son intégralité. Néanmoins, elles ont pu tester leurs compétences sur le parcours modulaire et potentiellement aller plus loin après.

Quel est l’avenir de cette nouvelle initiative  ?

Ce premier projet pilote ouvre des pistes de réflexion pour peut-être adapter des curricula en fonction des candidats variés, mais cela nécessite une recherche pédagogique différente.     Nous souhaitons augmenter notre système des bourses progressivement pour donner la possibilité aussi bien à des profils tels que les réfugiés, mais également à d’autres personnes qui se retrouvent en difficultés financières et qui voudraient suivre une formation grâce à une bourse ou une semi-bourse. Ce type des bourses dépendra bien entendu de financements que Bioforce va chercher et espère trouver dans les années à venir.

 

 

Avec l’aimable autorisation de UNHCR. Merci à Gosia Courtay.

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